Roger Montané est apparenté à la tendance figurative de la "Seconde" ou "Nouvelle" école de Paris, dénomination attribuée aux artistes exerçants à Paris à partir des années 1940, en référence à la première Ecole de Paris (Modigliani, Chagall, Soutine, Kisling, Picasso, Braque, etc.).
Mais comme pour cette dernière, la diversité des démarches artistiques et des personnalités qui la compose rend cette classification délicate. Le plus souvent, elle fût assimilée au courant de l’Abstraction lyrique, qui faisait écho à la peinture américaine de ces années-là.
Outre l’abstraction, à cette époque, nous sommes en France et en Europe au lendemain de révolutions artistiques majeures : le cubisme, le fauvisme, l’expressionnisme et le surréalisme, autant de nouveaux aspects de la modernité dont cette nouvelle génération traduit une filiation éclatée.
Roger Montané arrive à Paris en 1947, et s’inscrit dans ce groupe d’artistes attachés à la réhabilitation d’une peinture inspirée de la réalité. Il fréquente notamment les peintres André Lhote, André Minaux, Bernard Buffet, Raymond Guerrier, Maurice Verdier. Surtout, il rencontre François Desnoyer, Jean Vinay et Richard Bellias dont il restera très proche. Ensemble ils participent aux grands Salons parisiens tels que "Les Peintres témoins de leur temps".
Tous redonnent sa place à la valeur symbolique du sujet, au témoignage humain, social et politique de leur temps. Leur figuration, affranchie des recettes académiques, transpose plus qu’elle ne copie ou décrit le réel.
Montané gardera la marque profonde de cette période d'effervescence artistique. La puissance de ses œuvres réside dans une vision poétique du quotidien, au temps suspendu que son mouvement habite et au dévoilement d'une plastique intensément vivante.